L’éco-conception de logiciels est une approche visant à réduire l’impact environnemental des technologies digitales en concevant des solutions plus durables et plus respectueuses de l’environnement. Cette démarche s’applique à toutes les étapes de développement, depuis la conception jusqu’à la fin de vie.
Elle repose sur plusieurs principes clés, tels que la réduction de la consommation d’énergie, l’utilisation de matériaux durables et recyclables, la maîtrise de la production des déchets électroniques, la prise en compte de l’ensemble du cycle de vie des produits et des logiciels, et l’intégration de critères environnementaux dans le processus de décision.
Initiative isolée il y a encore quelques années, l’éco-conception de logiciels intègre aujourd’hui de plus en plus de modèles d’affaires. Les fortes attentes sociétales et l’urgence climatique poussent les acteurs du numérique à prendre leurs responsabilités. Elle est aussi un formidable levier de réduction des coûts de production et de maintenance, d’attractivité de la marque aux yeux des différents publics de l’entreprise, et d’innovation. Plus de 450 acteurs du numérique (dont Hub One) ont ainsi signé la Charte du numérique responsable. Ils s’engagent à prendre en compte les enjeux sociaux et environnementaux liés à leurs activités, à contribuer à une transformation numérique responsable et à mettre en place une démarche d’amélioration continue.
Le numérique représentait 2,5% de l’empreinte carbone à l’échelle nationale en 2020[1]. La dernière étude de l’ADEME-ARCEP de mars 2023 fait état selon les scenarii d’un triplement des émissions de CO2 liées au numérique d’ici 2050. En 2030, le trafic des données pourrait être multiplié par 6 et le nombre d’équipements pourrait augmenter de 65% par rapport à 2020. Il est donc urgent d’agir pour contenir l’impact du secteur sur l’environnement
Les évolutions récentes du cadre réglementaire visant à restreindre l’impact des activités humaines (dont l’usage du numérique) témoignent d’une certaine prise de conscience politique et sociétale. La loi REEN, promulguée le 15 novembre 2021, a ainsi 5 objectifs : sensibiliser les populations à l’empreinte environnementale du numérique, allonger la durée de vie des appareils numériques en favorisant notamment le réemploi, faciliter l’adoption d’usages numériques écoresponsables, promouvoir des centres de données et des réseaux moins énergivores, et enfin promouvoir des stratégies numériques responsables dans les territoires.
L’adoption de pratiques éco-responsables dans la conception de logiciels permet de réduire les coûts énergétiques, en diminuant la consommation d’énergie nécessaire au fonctionnement des équipements informatiques. L’écoconception permet aussi de prolonger la durée de vie des logiciels en évitant leur obsolescence rapide, ce qui réduit les coûts de remplacement et de maintenance.
Cependant, le coût projet d’une démarche en éco-conception de logiciels n’est pas neutre. La formation des équipes et leur temps de mobilisation, parfois plus longue qu’avant, doivent être pris en compte. À noter que ce coût tend à diminuer, du fait de l’enseignement de l’éco-conception de logiciels dans la plupart des cursus d’ingénieurs informatiques et de développeurs.
Les parties prenantes de l’entreprise (clients, partenaires, collaborateurs) sont de plus en plus sensibles à l’impact environnemental et social de ses activités. En adoptant une démarche en éco-conception de logiciels, l’entreprise peut répondre à leurs attentes, renforcer leur confiance envers elle et favoriser leur engagement.
L’éco-conception doit être pensée de manière globale. Il s’agit non seulement d’optimiser le code, mais aussi l’architecture du logiciel en prenant en compte l’impact environnemental de chacun des équipements impliqués dans sa mise en œuvre.
Elle doit surtout inviter à se poser les bonnes questions au sujet de l’expérience utilisateur. Auparavant, la pratique était plutôt d’épater avec des solutions complexes disposant de nombreuses fonctionnalités, à la recherche de l’effet « Waouh ». Aujourd’hui, l’utilisateur est en attente d’un parcours simple et intuitif. Il faut donc se concentrer sur l’essentiel et le strict nécessaire.
Pour rendre une application, un logiciel ou un site internet numériquement responsable, il faut travailler sur la sobriété de ses fonctionnalités. Pour cela, le principe est d’utiliser la règle des 3U : utile, utilisable, utilisé.
Il faut savoir que 45% des fonctionnalités des sites internet ne seraient jamais utilisées et 70% ne seraient pas essentielles d’après Frédéric Bordage, auteur de Eco-conception web, les 115 bonnes pratiques, ancien développeur et architecte logiciel, à l’origine de GreenIT.fr.
Pour faire preuve de sobriété numérique, il faut aussi avoir de bons réflexes et bannir certaines actions comme l’envoi de mails inutiles sur les applications, sites web, etc., et se focaliser uniquement sur les mails nécessaires.
Dès la démarche de conception, il faut se poser les bonnes questions sur tout ce qui peut générer de la consommation de ressources numériques ou électriques. Est-ce nécessaire ? Puis-je faire autrement ? Est-ce que je peux optimiser le code ? quelle est la maintenabilité et le potentiel d’évolution de mon logiciel ? Comment le logiciel peut-il être compatible avec les générations de terminaux/équipements les plus utilisés ? Ce questionnement permet d’optimiser au maximum sa consommation de ressources, sans dégrader la qualité de la réponse au besoin utilisateur
Au-delà de l’éco-conception, de nombreux acteurs ont formalisé une démarche plus globale de Green IT. Les Directions des Systèmes d’information (DSI) travaillent notamment sur l’axe du matériel informatique, par l’achat de matériels labellisés par exemple, la mutualisation des équipements, les paramétrages intelligents, le recours au matériel reconditionné, ou le remplacement des pièces défectueuses plutôt que de changer le matériel entier.
De même pour les téléphones portables professionnels, les entreprises font de plus en plus le choix de la longévité et du reconditionné. Elles sensibilisent leurs collaborateurs à un usage raisonné des appareils mobiles, en les invitant à résister à l’attrait de la nouveauté si les performances du matériel actuel répondent parfaitement aux usages souhaités.
Dans un contexte de crises à répétition, crise sanitaire, économique, géo politique et environnementale, agir pour l’environnement apparaît comme une démarche positive, pleine d’espoir, nécessaire et créatrice de valeur pour les générations à venir. Nous sommes au début d’une histoire nouvelle pour le secteur du numérique, un changement de modèle où l’on doit faire mieux avec moins, tout en suivant les progrès technologiques. Chercher le paradoxe ! Il y a de nombreuses initiatives qui émergent, des start-ups qui trouvent des idées disruptives, mais in fine peu de mesures sont encore fiables, vérifiables et partageables. Et c’est pourtant, le nerf de la guerre. Mesurer pour prioriser les actions et agir là où les impacts seront plus importants et suivre l’efficacité de ce qui aura été engagé.
Pour aller plus loin, vous pouvez découvrir la politique RSE du groupe Hub One : https://www.hubone.fr/developpement-durable/
[1] Source Arcep
Samy El Berkaoui a rejoint Hub One en en 2010, d’abord en qualité de responsable des systèmes d’information puis DSI Adjoint. Reconnu pour ses compétences techniques et managériales, sa vision stratégique et sa rigueur, c’est tout naturellement que le groupe Hub One lui propose de prendre la direction de la DSI. Samy pilote une équipe en charge du développement de solutions logicielles destinées aux clients de Hub One et de l’amélioration des process de production des offres télécom. Féru de littérature arabophone, c’est dans leur langue d’origine que Samy aime découvrir ces écrivains. Bien qu’il aime la littérature classique, sa préférence va plutôt vers les auteurs contemporains tels que l’écrivain/penseur égyptien Mustapha Mahmoud ou encore le poète libanais Gibran Khalil Gibran. Son métier n’étant jamais très loin de ses pensées, c’est instinctivement que Samy suit de près l’actualité à travers des sites ou magazines spécialisés et entièrement dédiés à sa passion, l’informatique.
Olivia est la Responsable Communication interne et RSE du groupe Hub One. Son rôle consiste à impulser, concevoir et mettre en œuvre une stratégie de communication visant à renforcer le sentiment d'appartenance des employés au groupe et à fidéliser et attirer de nouveaux talents. Olivia est également chargée de la politique RSE et aspire à faire du groupe Hub One, un leader en matière de numérique responsable. Olivia est passionnée par les initiatives environnementales et sociétales, la culture et plus particulièrement les disciplines telles que l’art, le théâtre et l’architecture. Olivia aime aussi voyager et a déjà exploré différentes régions du monde, dont l'Amérique Latine, le Moyen-Orient, l'Amérique du Nord et l'Europe. Son gadget technologique préféré ? Le casque de réalité virtuelle, qu'elle considère comme ayant un potentiel incroyable dans divers domaines professionnels. Sinon, Olivia a un intérêt marqué pour deux domaines technologiques : l'IA et les objets connectés. Elle croit qu'ils peuvent contribuer à améliorer la performance énergétique dans le domaine de la RSE, qui l'intéresse tout particulièrement. Vous l’aurez compris, Olivia reste toujours connectée… à son métier 😊
23 septembre 2016