Vacances (dé)connectées : arriverez-vous à laisser votre mobile de côté ?

Des vacances sans ordinateur, ni mobile, ni smartphone, ni tablette connectée… Impossible ? En 2022, près de 80 % des Français prévoyaient de garder un lien avec leur activité professionnelle sur leur lieu de vacances. Pourtant, « les vacances ne doivent pas reproduire ce qu'on fait toute l'année. Elles remplissent le rôle d'un cycle de maintenance », disait un article paru dans L'Usine Nouvelle en… août 2010 (!). On y trouvait aussi : « pour un patron, qui prend mille décisions à l'heure, se reposer signifie se dégager l'esprit ».
Treize ans plus tard, qu'ils soient tenus par un coach de dirigeants (1), où par le Président d'un Observatoire (2), ces propos restent on ne peut plus d'actualité. Et ce alors même que les terminaux mobiles professionnels ne cessent de gagner en légèreté et en praticité, avec un accès toujours plus fluide et plus rapide à l’information. La tentation est grande de céder au « tout ce que je veux, où je veux, quand je veux » des vacances connectées.
Mais est-ce bien raisonnable, docteur ? Non pas vraiment !

Vacances (dé)connectées : arriverez-vous à laisser votre mobile de côté ?
Vacances (dé)connectées : arriverez-vous à laisser votre mobile de côté ?

Vacances connectées : le corps ici, la tête dans le mobile

Faire une pause sans prendre la pose (pour les réseaux sociaux, cela va sans dire), en terrasse ou sur sa serviette, certain(e)s en sont tout simplement incapables. Et ce à tous les niveaux de la hiérarchie : du boss qui, croulant sous les responsabilités, ne peut s’autoriser à décrocher (et s’il arrivait quelque chose en mon absence ?), aux collaborateurs préoccupés par la vie digitale ensoleillée de leur communauté (et vice et versa). Comment voulez-vous, après ça, donner des leçons aux nouvelles générations « accros à leur mobile » ? Tous les parents vous confirmeront que leurs enfants ne les écoutent réellement que lorsqu’ils sont à court de… batterie où quand ils commencent à avoir vraiment (très très) faim.

« Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer au repos dans une chambre ». C’est Blaise Pascal (1623-1662) qui le dit, dans ses célèbres Pensées. Et il avait déjà tout compris de notre incapacité à rester à ne rien faire. Hyper sollicité, stimulé, démarché tout au long de la journée, l’Homo Internetus n’arrive plus à décrocher de son ordinateur, de sa tablette ou de son smartphone. Autant de « prothèses technologiques » – osons le mot – qui ont certes leur utilité au quotidien, mais aussi le pouvoir d’accaparer toute notre attention. Bref ! Se nourrissant de nous (à la grande joie des géants de la Tech), tels des vampires s’abreuvant au cou de leur victime. Sommes-nous trop dramatiques ?

Un été sans mobile, quelles astuces pour déconnecter ?

Selon une étude d’ADP parue en septembre 2022, près des deux tiers des Français ressentent un stress régulier au travail. Pas sûr qu’ils s’en défassent illico presto dès leurs orteils exposés au soleil. On sait en effet qu’il (nous) faut à minima 5 à 7 jours de vacances pour commencer à décompresser et à lâcher prise. C’est à partir de la 2nde semaine qu’on commence à res-pi-rer. Oui mais à condition de lâcher prise.

Alors comment fait-on Docteur ?

  • La méthode radicale : pour les adeptes du (grand) risque

TOUT abandonner chez soi, ordinateur, tablette et mobile professionnel, pour ne plus être tenté de consulter ses emails pendant les vacances. No pain no gain !

  • La méthode douce :

On part en vadrouille (visites de sites ou direction la plage) en coupant son mobile pour rester connecter à l’instant présent. On ne le rallume qu’une fois par jour, en fin de journée et on le RE-coupe immédiatement après.

Quant à votre vie sur les réseaux sociaux : là aussi on décide de tout laisser en jachère ! C’est bien connu, la terre aime à se reposer. L’esprit humain aussi. Pour mieux se régénérer ! Autrement dit, tout vider pour mieux remplir. A la rentrée. Pas avant.

Déconnexion professionnelle : quand l’entreprise coupe le son et l’image pendant les congés

« Facile à dire, moins à faire », penseront sans doute les plus connectés, tout aussi conscients de cette hyper dépendance qu’incapables de (se) couper tous ces fils à la patte numériques… Et ceci alors même que le droit à la déconnexion est une disposition issue de la loi El Khomri du 8 août 2016, dite « loi Travail »*. Mais comme cela ne suffit pas manifestement, des entreprises ont décidé de prendre les choses en main.

« Il faut savoir prendre du recul quant à l’usage de ces outils pour rester performant », faisait déjà valoir ATOS France en 2017. Le constat a depuis fait des émules : Komet, Microsoft, Orange ou encore Michelin, tous ces groupes et entreprises ont également signé des chartes avec pour enjeu concret non plus de privilégier/encourager à tout prix l’urgence et la joi-gna-bi-li-té, mais une organisation plus respectueuse de la vie privée, pour ne pas dire de la santé mentale (Haro sur le surmenage !) de leurs troupes. Formation à cette fin, alertes bienveillantes, observatoire de la sur-connexion… Autant de pistes et outils à déployer en vue de contrer les effets délétères de l’hyperconnexion !

 

 

 

(1) Brice Quaincé, coach de dirigeants – https://www.usinenouvelle.com/article/patrons-en-vacances-mais-pas-trop.N135369

(2) Olivier Torrès, président de l’observatoire Amarok sur la santé des dirigeants de PME-PMI – https://www.usinenouvelle.com/article/patrons-en-vacances-mais-pas-trop.N135369

* Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2017 par voie d’ordonnance. Cette thématique est expliquée dans l’article 55 de la loi, au sein du chapitre II « Adaptation du droit du travail à l’ère numérique »

Margarida Marques
Margarida Marques
Margarida est responsable marketing client chez Hub One. Curieuse par nature et même si tous les sujets l’intéressent, Margarida a tout de même une préférence pour la littérature réaliste anglaise de l’époque victorienne. Du roman social aux voyages en passant par son engagement en qualité de bénévole au Samu social, il n’y avait qu’un pas, qu’elle a franchi. Côté technologie, Margarida ne se sépare jamais de son enceinte Bluetooth sur laquelle elle écoute ses émissions en podcast ou sa musique à tue-tête. Mais tout cela se fait bien évidemment à partir de l’objet qu’elle ne quitte jamais, son précieux, son téléphone.
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