VPN MPLS : Tout savoir sur cette technologie pour les sites distants d’entreprises

Alors que la transformation numérique bat son plein, les entreprises cherchent des solutions de connectivité rapides, fiables et sécurisées pour relier leurs différents sites et protéger leurs données sensibles. C’est dans ce contexte qu’intervient le VPN MPLS, un type de réseau privé capable d’optimiser le routage du trafic et d’assurer une qualité de service élevée. Mais comment fonctionne exactement un VPN MPLS ? Quels sont ses avantages et ses inconvénients ?

Cet article propose un tour d’horizon complet pour tout savoir sur cette technologie essentielle aux infrastructures modernes.

Comprendre le VPN et le MPLS


Le VPN, un réseau privé virtuel

Le terme VPN (Virtual Private Network) renvoie à la notion de réseau privé virtuel. L’objectif est de créer un tunnel de communication sécurisé à travers un réseau public, généralement l’internet, pour relier des utilisateurs, des sites distants ou des systèmes. En pratique, un VPN chiffre et encapsule les données afin qu’elles ne soient pas interceptées ni modifiées par des tiers. Des protocoles comme IPsec sont souvent utilisés pour assurer la confidentialité de ces communications.

Lorsqu’une entreprise souhaite relier plusieurs sites ou permettre à des collaborateurs de se connecter à distance, elle peut recourir à un VPN pour créer un réseau privé. Les adresses IP, souvent appelées address dans le jargon technique, sont ainsi masquées aux yeux du public, et les flux sont chiffrés. Grâce à ce mécanisme, on limite considérablement les risques de piratage, et l’on garantit la cohérence du trafic au sein d’un réseau dispersé.

 

Le MPLS, un protocole d’acheminement optimisé

Le MPLS (Multiprotocol Label Switching) est un protocole de commutation qui achemine les paquets sur le réseau en leur apposant des étiquettes. Il fonctionne à un « niveau 2,5 », c’est-à-dire entre Ethernet (niveau 2) et le protocole IP (Internet Protocol, niveau 3).

Pour que tous les routeurs de bord d’opérateur (ou PE pour Provider Edge) se mettent d’accord sur les étiquettes à utiliser, on emploie le LDP (Label Distribution Protocol). Au-dessus, les protocoles de routage OSPF (Open Shortest Path First) et BGP (Border Gateway Protocol) partagent les informations de routes IP (niveau 3) entre les différents contextes réseau, afin que chaque paquet trouve son chemin jusqu’à la bonne destination.

MPLS s’appuie sur des routeurs et des protocoles comme OSPF ou BGP pour définir les itinéraires et distribuer les labels via LDP. Les opérateurs peuvent configurer des routes pour des cas spécifiques. Cette commutation par labels améliore la qualité de service sur le WAN, offrant à l’entreprise un trafic plus fiable, moins de latence et une bande passante mieux maîtrisée.

 

VPN MPLS : principes et fonctionnement


L’intégration du VPN dans la VRF

Un aspect clé du VPN MPLS réside dans la notion de VRF (Virtual Routing and Forwarding). La VRF permet de “compartimenter” la table de routage, de sorte que chaque client ou chaque service utilise une table dédiée. Ainsi, différentes entités peuvent coexister sur un même réseau MPLS sans empiéter les unes sur les autres.

Le fournisseur de services, ou opérateur, va donc créer autant de VRF que nécessaire : une pour chaque client, ou une par filiale dans le cas d’un groupe international. Les données transiteront dans un espace de routage spécifique, comme si chaque client disposait d’un réseau privé autonome, malgré une mutualisation de l’infrastructure sous-jacente.

 

Les interfaces, routeurs et loopbacks

Pour mettre en place un VPN MPLS, des interfaces spécifiques doivent être configurées sur les routeurs. On peut citer par exemple l’interface reliée à chaque site et l’interface utilisée pour l’infrastructure MPLS. Les adresses loopback entrent également en jeu pour l’identification des routeurs eux-mêmes, car elles permettent un adressage stable et permanent, indépendamment de l’état des interfaces physiques.

Le routage, dont l’implémentation passe par des protocoles comme OSPF, BGP ou encore static, est configuré de telle façon que chaque routeur sache à quel moment et où envoyer les paquets. Les commandes de suivi, comme “show bgp neighbor” ou “show mpls ldp neighbor”, aident les ingénieurs à vérifier le bon fonctionnement du réseau et à diagnostiquer d’éventuels problèmes. L’objectif est de maintenir des sites distants connectés en permanence, en assurant des performances de haute qualité.

 

Avantages et inconvénients du VPN MPLS


Les bénéfices d’un réseau MPLS

L’un des atouts majeurs du VPN MPLS réside dans sa capacité à gérer plusieurs types de flux (voix, vidéo, messagerie, etc.) avec des niveaux de priorisation adaptés. Les labels MPLS permettent en effet d’orienter le trafic de manière efficace, de sorte qu’une communication voix ou visioconférence puisse être traitée en priorité par rapport à un envoi massif de fichiers moins critiques.

En outre, l’effet “privé” du VPN MPLS contribue à limiter les risques de cybermenaces, même si les données transitent en partie sur l’infrastructure de l’opérateur. Grâce à l’isolation logique offerte par la VRF, les flux sont cloisonnés, comme s’ils circulaient dans un canal dédié. Les performances de latence et de jitter, généralement meilleures que sur un simple VPN internet, font aussi partie des arguments clés.

Enfin, un VPN MPLS est dimensionnable : il peut prendre en charge un nombre important de sites connectés, et l’opérateur peut ajuster la capacité de transit au fil de la croissance de l’entreprise. Ce type de service s’avère donc particulièrement adapté aux organisations multisites qui ont besoin d’une solution robuste et centralisée.

 

Les limites à prendre en compte

Malgré ses avantages, le VPN MPLS présente également certaines contraintes. Le coût, d’abord : passer par une infrastructure MPLS implique généralement un investissement plus élevé que le déploiement d’un VPN sur l’internet public. Les tarifs pratiqués par les opérateurs peuvent s’avérer substantiels, notamment lorsque de nombreux sites doivent être reliés.

Par ailleurs, l’entreprise dépend étroitement des capacités et de la qualité de service proposées par son fournisseur. Les réglages de QoS (Quality of Service) et de routage dépendent de la politique de l’opérateur, ce qui limite la marge de manœuvre du client pour intervenir en cas de problèmes.

Enfin, la gestion de la sécurité ne peut pas se reposer exclusivement sur l’isolation offerte par la VRF. Bien que la structure MPLS soit naturellement plus sécurisée qu’un VPN basique, l’utilisation d’un chiffrement complémentaire – par exemple via IPsec – peut s’avérer nécessaire pour protéger davantage certains flux particulièrement sensibles.

 

Cas d’utilisation typiques dans les entreprises


Des sites distants fortement interconnectés

Lorsqu’une société exploite un réseau étendu sur plusieurs régions ou pays, la nécessité de centraliser la gestion informatique s’impose. Les applications métiers, hébergées sur un data center unique, doivent être accessibles par l’ensemble des collaborateurs, quel que soit leur site. Dans ce contexte, un VPN MPLS permet de mettre en place un routage efficace entre tous les sites connectés, offrant à chacun la même qualité d’accès aux applications critiques.

De plus, si l’entreprise exploite une voix sur IP (VoIP) ou d’autres applications temps réel, le MPLS garantit généralement une meilleure qualité de service qu’une simple connexion via internet. Les paquets voix peuvent en effet être priorisés, minimisant la latence et les risques de perte de paquets, ce qui assure une expérience utilisateur fluide.

 

La connexion sécurisée des filiales et partenaires

Les groupes industriels et les multinationales peuvent avoir besoin d’intégrer rapidement de nouvelles filiales ou de connecter des partenaires à leur réseau. Le VPN MPLS offre une modularité intéressante : l’opérateur crée une nouvelle VRF, configure les routes statiques ou dynamiques nécessaires, et le site distant est opérationnel. Le tout se fait avec un niveau de sécurité satisfaisant, dès lors que le cloisonnement est correctement géré.

Dans un monde où la collaboration s’intensifie, où les flux de données sont partagés entre de multiples entités, le VPN MPLS garantit une isolation entre les différentes entités connectées, évitant ainsi les risques de contamination croisée ou d’espionnage industriel.

 

Les aspects de sécurité liés au VPN MPLS


Cloisonnement et ségrégation des flux

La première pierre angulaire de la sécurité MPLS réside dans la VRF. Chaque client ou chaque entité de l’entreprise dispose d’un espace de routage dédié. Les labels, distribués par LDP ou tout autre protocole, permettent aux routeurs MPLS de différencier les flux. Les paquets sont ainsi transportés dans leur “bulle” jusqu’à destination.

Cette isolation logicielle présente l’avantage de faciliter la détection d’anomalies. Un trafic inhabituel peut être repéré plus vite, d’autant que les routeurs peuvent être configurés pour show des informations de diagnostic détaillées. Une attaque sur un segment donné n’aura pas d’impact direct sur les autres VRF, ce qui limite considérablement la propagation d’un incident à l’ensemble du réseau.

 

L’ajout d’une couche de chiffrement

Pour renforcer davantage la sécurité, nombre d’entreprises choisissent de coupler leur infrastructure MPLS à un chiffrement des flux, notamment via IPsec. Même si les flux traversent un réseau privé, ils peuvent parfois passer par des chemins partiellement partagés ou être exposés à des vulnérabilités au niveau de l’opérateur.

En ajoutant une couche IPsec, les données sensibles circulent sous forme chiffrée, rendant la tâche plus complexe pour un éventuel attaquant. Cette double protection (segmentation VRF + chiffrement IPsec) constitue un modèle assez robuste pour la plupart des entreprises, notamment celles qui traitent des informations confidentielles.

 

Conclusion


Le VPN MPLS s’impose comme une référence pour les organisations exigeant performance et sécurité. Grâce à la segmentation via la VRF et l’acheminement par labels (LDP) sur le réseau, il relie voix, données et applications critiques. BGP ou OSPF assurent un routage précis, réduisant latence et risques. Les entreprises gagnent ainsi en confidentialité, en fiabilité et en qualité de service.

Pour réussir un tel projet, les entreprises doivent évaluer leurs besoins en trafic et budget avant de s’engager. Elles peuvent envisager des alternatives, comme le SD-WAN par exemple, mais aucune technologie n’étant universelle, il convient d’arbitrer selon la politique de sécurité, la criticité des flux, la structure réseau et la performance attendue.

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