Uberisation d’hier et de demain

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Il a beaucoup été question d’ «  uberisation » des entreprises cette année.  Tout d’abord des chauffeurs de taxis protestant contre une application dont ils affirment qu’elle crée une concurrence déloyale. Et puis un grand groupe hôtelier portant un parc immobilier mondial concurrencé par une application non moins mondiale. Et enfin des opérateurs télécoms redoutant les applications de téléphonie indépendantes de leurs réseaux… Mais qu’est que l’uberisation au juste ?

L’uberisation résulte d’une lecture complètement nouvelle, radicalement disruptive comme l’on aime à dire parmi les start-ups, de la chaîne de valeur. On remplit une fonction ou un besoin, par exemple se rendre en voiture d’un lieu à un autre, mais de façon totalement différente. Ce n’est pas, comme l’on se méprend souvent, une simple dématérialisation ou le fruit du recours aux outils d’Internet. Les sociétés de taxis développent depuis longtemps des applications performantes, des portails web fonctionnels, etc. Mais elles sont fondées sur la mise à disposition de véhicules à des chauffeurs pour un loyer quotidien, ledit chauffeur ayant alors à cœur d’accueillir autant de courses que nécessaires pour amortir ce coût et l’amortissement de sa licence, avant de générer du profit. Soudainement, on propose à des personnes disponibles, affranchies d’impôt et de charges, d’être mis en contact avec des clients, et d’utiliser un véhicule qu’ils possèdent déjà pour rendre un service rétribué : on ne fait qu’utiliser du temps et des actifs disponibles, on crée du résultat à la marge.

L’uberisation est uniquement relationnelle. Elle repense les liens entre différentes personnes afin de produire un service concurrentiel au client final. Elle crée une nouvelle forme d’intermédiation avec des acteurs nouveaux, qui sont des particuliers, non des hôteliers ou des taxis par exemple. Elle ne nécessite pas de mise en place de nouveaux actifs matériels, elle utilise ceux qui sont déjà disponibles. En conséquence de quoi, elle est très violente et prend les acteurs établis par surprise. Elle est rapide, car basée sur un logiciel assez rapide à développer, et l’on n’a pas besoin d’accumuler autant de capital et d’acquérir du matériel. L’uberisation nous sidère, car elle s’affranchit des barrières à l’entrée des industries auxquelles elle s’attaque. Elle est puissante, car étant basée sur du logiciel elle se répand très rapidement à l’échelle globale.

 

Gageons que dans notre société sans croissance, l’uberisation fera encore parler la poudre dans les prochaines années. Son efficience redoutable appelle les acteurs établis à demeurer sur leurs gardes. Et gardons-lui une place dans une prochaine édition du dictionnaire.

Patrice BELIE
Patrice BELIE
Patrice BELIE est Directeur Général. C'est un passionné de sport et de compétition. Après des années d’entraînement intensif en sprint puis en course sur route, il pratique aujourd’hui avec assiduité l’escalade. Il aime la gestion de la cordée, la maîtrise des risques, relever des défis et toujours continuer à progresser. Il vit ses nombreuses expériences professionnelles et de loisirs à l’étranger comme des occasions de s’enrichir, de s’améliorer, grâce à la confrontation et au partage des cultures. Son gadget préféré : sa montre connectée offerte par son fils. Il ne s’en sépare plus, et au-delà de mesurer sa performance, elle lui permet de consulter discrètement ses notifications quand il est en réunion.
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