Travailler sur le digital est euphorisant

14 septembre 2015

Rencontre

Rencontre avec Mme Isabelle Schlumberger, Directeur général Commerce et Développement France de JCDecaux. 

Pouvez-vous nous présenter le groupe JCDecaux ?

N°1 mondial de la Communication Extérieure, JCDecaux est une entreprise familiale créée par Jean-Claude Decaux en 1964, qui emploie 12300 collaborateurs dans plus de 70 pays. Notre chiffre d’affaires s’élève à 2,8 milliards d’euros et repose sur quatre activités principales : le mobilier urbain, la publicité dans les transports, l’affichage grand format et la gestion des vélos en libre-service.

 

Que représente le digital pour une entreprise comme JCDecaux ? 

Cela fait déjà une petite dizaine d’années que JCDecaux s’intéresse au potentiel du numérique. Le premier plasma en aéroport à Paris date par exemple de l’an 2000. Mais il a fallu attendre quelques années de plus pour que la technologie se stabilise et puisse être utilisée à l’intérieur comme à l’extérieur.

Pour vous donner une idée de la part du digital dans notre activité, aujourd’hui, sur le million de faces publicitaires dont dispose JCDecaux à travers le monde, 4% sont numériques. Mais il est intéressant de voir que ces dispositifs génèrent déjà 10% de notre chiffre d’affaires groupe.

 

Existe-t-il des disparités entre les pays ?

Oui, certains pays sont beaucoup plus matures que d’autres. En Angleterre, par exemple, les campagnes digitales génèrent un tiers de nos recettes. Par ailleurs, certaines villes, comme Paris, ont interdit la publicité digitale sur leur territoire contrairement à d’autres grandes capitales comme Londres, Berlin ou New York.

 

Comment intégrez-vous le digital dans votre offre ? 

Le digital reste encore onéreux en matière d’investissements comme de coûts opérationnels. Nous avons donc fait le choix de ne pas systématiser le passage du papier ou de la toile vers les écrans numériques. Cela serait, de plus, une erreur : certains emplacements publicitaires sont particulièrement bien adaptés à de très belles toiles tendues rétroéclairées ou des podiums évènementiels de marque. Le digital s’intègre dans notre offre au même titre que nos produits analogiques. Il vient enrichir le média d’un certain nombre de fonctionnalités qui sont amenées à se développer dans l’avenir.

 

Lesquelles ? 

Principalement l’interaction (le gaming, les relais sur les réseaux sociaux) et la contextualisation du message publicitaire. Lorsqu’une affiche papier est changée une fois par semaine, l’écran digital peut, lui, diffuser différents messages selon l’heure, le jour ou le type de public concerné, voire réagir à l’actualité chaude du moment. Par exemple, à la seconde où l’on connaît le vainqueur d’un événement sportif, nous avons la capacité d’adapter immédiatement le message diffusé. Dans les aéroports, cette contextualisation permet également de modifier la langue des campagnes en fonction des arrivées et des départs.

En matière d’interaction, qui dit digital dit naturellement technologie mobile. Les smartphones apportent une nouvelle dimension à l’image animée : une immersion par le son. Cela a été notamment le cas lors de notre campagne Jurassic World, à Waterloo Station à Londres. Les écrans digitaux diffusaient des vidéos qui pouvaient être reconnues sur smartphone grâce à une application qui diffusait alors le son approprié.

 

Le numérique demande de nouvelles compétences, comment cela a-t-il été géré chez JCDecaux ? 

Nous avons la chance d’être une entreprise fortement industrielle. Sur des sujets complexes comme la conception d’un logiciel ou l’intégration d’un scheduler, être une entreprise totalement intégrée aide à prendre du recul sur la technologie et à ne pas lancer un produit si ses qualités intrinsèques, sa robustesse et sa fiabilité n’ont pas été approuvées par des tests.

Par ailleurs, nous aimons bien évoluer avec nos métiers et recruter des compétences lorsque nous y voyons un intérêt stratégique. Nous avons donc embauché et fait évoluer les missions de nos collaborateurs. Comme l’entreprise est très agile en matière d’innovation, la transformation des métiers s’est faite en douceur, sans à priori. Bien sûr, le management a accompagné le changement, mais le partage des connaissances s’est également fait dans l’autre sens. Un motion-designer de 25 ans qui intègre JCDecaux a forcément beaucoup à nous apprendre !

 

Pensez-vous que cet apport du digital vous pousse à être plus innovant ? 

Sans doute. Travailler sur le digital est euphorisant. D’ailleurs, le monde d’aujourd’hui est euphorisant. Il peut être brutal, mais il ouvre tellement d’opportunités que nous sommes enthousiastes à saisir !

 

Si vous deviez donner trois conseils à une entreprise qui amorcerait sa transition digitale … ? 

S’appuyer sur ses valeurs fondamentales, son ADN. La transition digitale ne doit pas être un prétexte pour transformer l’entreprise. Naturellement, si elle doit muter elle le fera, mais ce n’est pas le digital qui doit servir d’alibi.

Il est également important de bien savoir qui on est, ce qu’on a envie de faire, ce qu’on sait faire et ce qu’on n’a pas envie de faire. Comme tout est possible avec le digital, l’entreprise doit être très claire sur ses ambitions et ses enjeux.

Enfin le digital, ou plus généralement l’innovation, doit irriguer toute l’entreprise. Chez JCDecaux, par exemple, l’administration des ventes qui était analogique est devenue numérique. Par ailleurs, nos collaborateurs sur le terrain qui changeaient historiquement les affiches papier ont acquis des compétences pour interagir sur les écrans digitaux. Nous n’avons pas créé d’équipe digitale spécifique, nous avons accompagné nos équipes dans l’appropriation de ce nouveau métier.

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Martial Delpuech
Martial Delpuech

Directeur Communication Externe et Marketing Opérationnel

Martial DELPUECH est Directeur Communication Externe chez Hub One. Dans la vie, il est passionné par les arts vivants comme le théâtre, l’opéra et la danse contemporaine. Il est fan de Sidi Larbi Cherkaoui qui représente à lui seul, un symbole de tolérance par le mélange des cultures, et Benjamin Millepied, qui symbolise la rigueur nécessaire pour pouvoir exprimer pleinement son talent. Son gadget technologique préféré : le web. C’est un vrai « internet addict » qui se connecte sur l’un de ses 3 ordinateurs, 2 tablettes ou son smartphone. Et pourtant ce n’est pas un tech !


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