Systèmes de paiement mobile : Android fait sauter les derniers verrous du parcours client omnicanal
Les contraintes d’une offre qui dictait sa loi
Le marché des systèmes de paiement mobile présente depuis de nombreuses années une situation oligopolistique, avec la prédominance de deux acteurs mondiaux. En 2018, le Français Ingenico et l’Américain Verifone se partagent 80% des transactions par terminal de paiement.
Avant l’arrivée d’un OS mobile tiers, comme Android, les deux constructeurs avaient sensiblement la même stratégie. Chacun imposait à travers ses terminaux de paiement leur système d’exploitation propriétaire. Cela impliquait pour les professionnels utilisateurs d’ajuster leurs besoins métier aux offres catalogues. Du côté des développeurs et des intégrateurs, toute certification ou création de nouvelles applications dédiées au paiement mobile ne pouvaient passer que par l’approbation des deux acteurs.
La situation de quasi-monopole crée toujours un déséquilibre entre l’offre et la demande. Ce sont les constructeurs qui imposent leur vision des usages, qui dictent leurs règles en termes de développement, de sécurité, de mises à jour applicatives. Le marché perd en agilité, les prix sont tirés vers le haut et l’innovation est réduite à son strict minimum. Mais ça, c’était avant !
Des solutions de paiement qui s’adapte aux métiers et aux clients
Android ouvre les univers du possible et redonne la main aux clients. L’OS de Google permet de se libérer de la vision centrée sur le terminal des constructeurs historiques pour adresser les nouvelles problématiques des parcours clients omnicanaux et s’adapter aux spécificités métier des professionnels.
D’autant que la maturité de la demande est aujourd’hui là. Les acteurs du retail sont conscients des bénéfices qu’apporte un parcours client unique, fluide et sans couture, sur les ventes. Mais jusqu’à maintenant, les architectures des systèmes d’information créées sur les anciens paradigmes du marché des paiements mobiles ne permettaient pas de basculer aisément sur un environnement marchand harmonisé.
L’avantage d’Android est à la fois d’être déjà bien intégré dans des technologies présentes en magasin, comme les bornes d’information tactiles, et de s’adapter aux architectures en place, tout en maintenant un haut niveau sécurtaire.. Android donne en effet une plus grande latitude dans le développement de middlewares et de surcouches applicatives. Par exemple, sur une solution multi-marchands, il est possible de s’appuyer sur un savoir-faire existant au niveau du paiement, tel qu’une marketplace, et de créer une surcouche qui permette de ventiler automatiquement les transactions sur les différents sites (boutiques, enseignes…). Au-delà de la fluidité des processus métier, la partie trésorerie se trouve également renforcée. Les délais de paiement qui pouvaient être de 5 à 6 jours passent alors de 2 à 3 jours.
Un OS Android “secured by design”
Sur Android, l’aspect sécuritaire est conservé. Les outils existent pour répondre aux différentes contraintes de sécurité propres aux transactions financières (PCI DSS 5.1), que ce soit sur les développements, les terminaux ou les flux d’information.
La généralisation de l’OS Google dans les terminaux nomades impose au géant américain une vigilance accrue sur la sécurité de son système. Même s’il est toujours recommandé aux professionnels de pratiquer régulièrement des audits de sécurité, Android dispose d’atouts dans sa lutte contre la cybermalveillance. Outre son approche de défense multicouche (des applications au matériel), Android a avec lui la force du nombre. Le fait de s’appuyer sur une plateforme logicielle libre permet à l’ensemble de la communauté (chercheurs, développeurs, fabricants) de contribuer à la recherche de vulnérabilités et à la résolution des failles de sécurité. Cela aboutit à des mises à jour régulières de l’OS (presque tous les mois) pour renforcer le niveau de sécurité de son utilisation.
De nouvelles perspectives d’évolutions sur la chaine de valeur
Avoir des solutions de paiement uniques et multitâches, qui se parlent entre elles au sein d’un environnement marchand harmonisé, permet de réduire le nombre de matériels (donc de réduire les coûts) et d’améliorer le parcours client (donc augmenter les ventes). Les professionnels peuvent désormais répondre aux évolutions des modes de consommation, des moyens de paiements (paiement par le smartphone) et s’orienter vers une politique d’innovation centrée sur le client.
Cela ouvre par exemple des ponts entre les différents maillons (industriels, logistiques et marchands) de la chaine de valeur. L’OS Android se généralisant également sur l’ensemble des terminaux durcis à vocation professionnelle, on pourrait très bien imaginer des appareils nomades tout-en-un, équipés d’un lecteur de code-barre, d’applications de traçabilité, de géolocalisation, de suivi des stocks et d’un système d’acceptation des paiements mobiles. On tendrait alors à une standardisation des flux d’information, de la fabrication à la vente, en passant par la livraison, avec une diminution du nombre d’erreurs pour la plus grande satisfaction des clients finaux.
L’arrivée d’Android amène donc des solutions de paiement mobile plus souples, plus abordables en termes de coûts (ils sont divisés par deux), avec de plus grandes interactions possibles entre les métiers. L’OS de Google, au langage très accessible, permet de s’affranchir du contrôle des constructeurs d’appareils sur l’environnement de la monétique mobile. Cela ouvre de nouvelles perspectives d’évolutions et d’innovations sur un marché jusqu’à lors extrêmement figé.