Nouveau terminal de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle : fin des frontières grâce au digital ?
Nous sommes à la veille des Jeux Olympiques de Paris et je préfère fuir l’effervescence qui commence à se manifester pour cette grande fête sportive de 2024. Je décide donc de partir en voyage, ce qui me permet par la même occasion d’expérimenter la nouvelle génération d’aérogare de CDG.
Un bâtiment qui regroupe deux grandes zones d’embarquement reliées entre elles par une imposante structure centrale. Tout est fait pour simplifier au maximum le parcours du voyageur tout en lui apportant une nouvelle expérience. J’en veux pour exemple mon arrivée dans l’aéroport : m’étant enregistré en ligne et n’ayant qu’un petit bagage, je décide de passer tout de suite la sécurité et la douane. Je suis pour cela les panneaux et remarque que je ne suis pas seul à vouloir me rendre dans la zone de duty free. Mais malgré ma crainte, nous avançons de façon assez fluide. Il faut dire que les nouveaux scanners de sécurité ne nécessitent plus que l’on enlève notre manteau, nos chaussures ou nos objets personnels tel que nos smartphones. Dans la foulée, je m’engage dans un parafe, sorte de portiques qui scanne mon passeport et vérifie mon identité par reconnaissance faciale en me comparant à la photo de mon passeport. Il est d’ailleurs indiqué qu’une copie de ma photo est temporairement conservée, jusqu’au départ de mon avion.
En effet, une fois cette étape franchie, je n’aurai plus besoin de sortir ni document d’identité, ni carte d’embarquement, ni même carte bancaire.
Cela se confirme lors de mon passage dans le magasin à gadgets que j’affectionne particulièrement. Je fais un petit tour sans avoir l’intention d’acheter quoique ce soit mais au final je craque pour des écouteurs antibruits en promotion. Etonné de ne pas trouver de caisse, un vendeur m’informe que je serai amené à payer plus tard. Surpris de la réponse, j’essaye de comprendre comment fonctionne le magasin. Je dénombre alors un grand nombre de caméras très haute définition réparties partout dans le magasin. Il ne me fait aucun doute que c’est à travers elles que nos achats sont comptabilisés, en analysant tous nos gestes et mouvements.
Je vais ensuite me positionner au niveau de ma porte d’embarquement. Confortablement installé dans un fauteuil, je commence à penser aux activités qui m’attendent pour les prochains jours. Je réalise en même temps qu’il serait convenable de remercier mes futurs hôtes avec un petit cadeau. Sachant déjà ce que je souhaite leur offrir, je me connecte avec mon smartphone au Wi-Fi haut-débit et gratuit de l’aéroport et lance l’application Paris Aéroport. J’y commande deux bouteilles de liqueur. Content de ma bonne action, mon regard se porte alors au-delà de la grande baie vitrée, vers le tarmac, là où est stationné l’avion que je vais prendre. Je suis comme d’habitude hypnotisé par le manège incessant qui existe autour des avions. Je remarque d’ailleurs que les hommes en gilets de couleurs n’utilisent plus de talkie-walkie mais de banals terminaux pour communiquer. Il y en a même un qui semble jouer avec une tablette. Mais en regardant de plus près, je comprends qu’en réalité il regarde les images provenant d’un petit drone qui fait le tour de la carlingue, pour inspecter l’avion.
Je suis sorti de ma torpeur par l’appel pour l’embarquement. Content de pouvoir m’installer dans l’avion, je me présente au guichet. Si une hôtesse est bien là pour me souhaiter un bon voyage, aucun papier ni carte d’embarquement ne me sont demandés. Au moment où je franchis la porte ou se trouve une petite caméra, un écran me souhaite personnellement bon voyage. Il m’informe aussi que mes achats sont disponibles. L’hôtesse vient alors à ma rencontre, un sac en main pour me le remettre. J’inspecte son contenu pour vérifier la présence des deux bouteilles achetées un peu plus tôt. La commande étant complète, l’hôtesse me demande de régler l’ensemble de mes achats, casque et alcools. Je n’ai alors qu’à sortir mon téléphone pour payer en sans contact.
Je m’engage finalement dans la passerelle m’amenant à l’avion. Une nouvelle hôtesse m’accueille dans l’avion : elle me salue par mon nom et en me rappelle le numéro de ma place. Mon étonnement de ce tour de magie doit se voir sur ma tête car l’hôtesse, d’un sourire complice, me pointe du doigt un petit moniteur positionné sur la passerelle à côté d’une caméra, qui affiche la photo d’identité, le nom et la place de tous les voyageurs à leur entrée dans l’avion.
Une fois positionné à mon siège, prêt à partir, je réalise que cette petite ville qu’est l’aéroport est un concentré de technologie et d’infrastructure télécom car sans cela, je serai surement encore en train de faire la queue quelque part.