Loi AGEC : quel impact sur la traçabilité des contenants en restauration rapide et livrée ?

16 décembre 2021

AGEC Analyse

Avec la crise du Covid-19, les volumes de la vente à emporter ou livrée se sont envolés. Il en est de même pour les emballages alimentaires et les contenants servant au transport des repas. C’est tout l’enjeu de la nouvelle loi anti-gaspillage pour l’économie circulaire (dite loi « AGEC ») : faire évoluer les modes de production et de consommation vers un modèle plus vertueux, en limitant au maximum les déchets et en favorisant le réemploi. L’interdiction du plastique jetable à compter du 1er janvier 2023 amène notamment les acteurs de la restauration rapide et livrée à repenser leur activité autour de la traçabilité.
La traçabilité des emballages et des contenants est un enjeu fort de la nouvelle loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC). La traçabilité des emballages et des contenants est un enjeu fort de la nouvelle loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC).

Selon les chiffres du Ministère de la Transition Écologique, plus de 200 millions de repas ont été livrés en France en 2019, générant plus de 600 millions d’emballages à usage unique. La fin du plastique jetable est l’un des axes majeurs de la loi AGEC. De profonds changements sont opérés pour transformer l’économie linéaire (produire, consommer, jeter) en une économie circulaire. Comment les enseignes intègrent-elles ce cadre réglementaire ? Quelles solutions s’offrent au secteur de la restauration rapide et à emporter ? Comment la traçabilité de la vaisselle réutilisable est-elle envisageable ? Point sur les enjeux et solutions pour la filière.

 

Quelles sont les conséquences de la loi AGEC sur la restauration rapide ?

Favoriser l’utilisation de contenants réutilisables

Les 130 articles qui constituent la loi AGEC ont pour objectif de lutter contre toutes les formes de gaspillage. Sortir du plastique jetable et favoriser le réemploi de contenants font partie des cinq grands axes définis par la loi. À compter du 1er janvier 2023, le plastique jetable disparaîtra des circuits de la restauration rapide et boulangère. Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), la restauration à emporter génère chaque année plus de 220 000 tonnes d’emballages en France. Il s’agit de la principale source de pollution plastique des milieux aquatiques. Pour stopper ces déchets, les pouvoirs publics poussent au réemploi, c’est-à-dire à l’utilisation de contenants réutilisables et recyclables.

L’éco-conception de la vaisselle s’intègre à ces nouvelles mesures. Concrètement, le passage à la vaisselle réutilisable (gobelets, assiettes, récipients, couverts) est obligatoire en cas de restauration sur place. Seule la vente à emporter pourra encore utiliser des emballages à usage unique, à condition qu’ils soient recyclables. Mais pour combien de temps encore ? Ces mesures réglementaires répondent aux enjeux écologiques défendus par la Cop 26, à la stratégie RSE des enseignes et à la mobilisation de la jeune génération en faveur de la protection de l’environnement.

La question des matières à privilégier fait débat

C’est toute la chaîne de valeur qui est concernée par la loi AGEC. Les industriels et les acteurs de la restauration rapide vont devoir développer des partenariats pour répondre au cadre réglementaire imposé dès janvier 2023 et à l’objectif de 100% du recyclage des emballages plastiques à usage unique d’ici le 1er janvier 2025.

Du côté des fabricants de matières, de vrais lobbying apparaissent. Le choix des matières à privilégier devient un sujet complexe. Plastique (tritan, polypropylène), verre, carton, chaque composant a ses vertus. Solidité, durabilité, facilité d’entretien, toutes les caractéristiques sont étudiées. Quels que soient les matières et composants utilisés, les chaînes de tri et de recyclage ne devront pas être perturbées. Elles auront tout autant besoin d’être optimisées.

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de transformer totalement leur chaine de production ?”

Les enseignes de restauration rapide et de livraison de repas deviennent actrices de la transition écologique

Signature d’une charte anti-gaspillage

Depuis plusieurs années et suite à la crise du Covid-19, le marché de la restauration livrée progresse de 20% par an. Face à ce constat, 19 acteurs de la restauration livrée ont signé une charte et s’engagent à limiter leurs déchets et à trouver des solutions plus durables pour les repas à emporter. En effet, l’objectif est d’atteindre 50% des emballages livrés sans plastique à usage unique d’ici le 1er janvier 2022, puis 70% au 1er janvier 2023. Cette charte marque une continuité de la loi anti-gaspillage de février 2020. Elle inclut également le passage à 100% d’emballages recyclables au 1er janvier 2022.

Parmi les signataires, on retrouve une multitude d’acteurs :

  • des plateformes de commande de repas en ligne (Uber Eats, Deliveroo, Tiptoque, CoopCycle, Stuart),
  • des “restaurants virtuels” (ou Dark Kitchen) fonctionnant à partir d’une cuisine centrale (Frichti, Nestor, Popchef, Foodchéri, Foodles, Saveurs et Vie),
  • des sociétés proposant des services de réutilisation d’emballages ou de consigne (Uzaje, Green Go, Reconcil, En boîte le plat, Pyxo),
  • et des fabricants et fournisseurs d’emballages ou contenants (Metro, Pyrex, Arc International).

(source AFP)

Des premières mesures concrètes

À ce jour, des mesures concrètes ont déjà été mises en place : la fin de la livraison systématique des couverts et sauces dans les commandes depuis mars 2021 et le remplacement des sacs plastiques par des sacs compostables pour les livraisons. En parallèle, les enseignes de la restauration rapide et à emporter se lancent dans des phases d’expérimentations pour atteindre l’objectif fixé par la charte. Tel est le cas de l’introduction du dispositif de consigne mixte en faveur du réemploi et du recyclage, et de la monétisation des contenants.

La mise en place d’un système de traçabilité de la vaisselle réutilisable, une solution technologique fiable

Selon les enseignes, les enjeux matériels et humains seront différents. Certains acteurs de la restauration rapide et boulangère pourront internaliser le lavage de la vaisselle réutilisable, d’autres auront besoin de faire appel à des services de lavage externalisés. Le secteur de l’hôtellerie l’a déjà expérimenté avec les services associés au lavage du linge.

Comment intégrer la traçabilité pour gérer les contenants réutilisables ? Dans le cadre d’un dispositif de consigne mis en place, et pour transformer cette contrainte réglementaire en un levier de développement puissant, les enseignes peuvent tracer les allers-retours des contenants alimentaires grâce au tag RFID (Radio Frequency Identification). Ce dispositif a l’avantage d’être intégré dès la phase de fabrication du contenant. Ainsi, la traçabilité de la vaisselle est possible à partir du moment où elle est livrée dans le restaurant, de son retour par le consommateur vers sa phase de lavage – dans un contexte de reverse logistique – avant de reprendre son cycle initial. Pour les enseignes, le tag RFID est aussi efficace pour gérer le prélèvement de la consigne auprès des consommateurs et monétiser des contenants de manière à alléger – voire neutraliser – les coûts d’investissements.

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Accompagner la transformation du secteur

Mais quelles que soient les solutions envisageables, elles amèneront des changements profonds (investissements, transformation des processus métier et digitaux, expérimentation…). Face à l’échéance imminente, les acteurs de la restauration rapide ont intérêt à se lancer rapidement dans la mise en place d’un POC (Proof Of Concept). Chacun avance à son rythme selon ses contraintes techniques, humaines et financières, d’où les disparités d’actions entre les différents acteurs. Cette phase exploratoire permettra de corriger les processus avant l’intégration finale sur l’ensemble de la chaîne. Pour cela, le recours à des experts offre un accompagnement à la transition écologique dans lequel des solutions globales permettent de repenser le business model.

Concernant la traçabilité des contenants, cette solution devient non seulement écologique mais aussi économique, voire marketing (données des consommateurs plus précises). Enfin, la loi AGEC peut faciliter la montée en gamme des enseignes. Ces dernières pourront prôner une stratégie plus respectueuse de l’environnement, loin de l’image traditionnelle de la « Junk food » qui colle encore beaucoup à la peau du secteur de la restauration rapide.

 

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Steeve Broutin
Steeve Broutin

Ingénieur commercial solutions Retail & ERP

Steeve Broutin est IC Solutions Retail & ERP, en charge du développement des solutions Displays, Flex-Office, Your Store et AGEC. Passionné par la Tech et le Retail, Steeve a collaboré à de nombreux projets innovants pour des grandes marques comme Mc Donald's, Nespresso, Orange, l'Oréal... autour de solutions RFID, de Kiosks, d'affichage dynamique et de tablettes d'aide à la vente. Toujours à l'affut des tendances et avec un certain goût du challenge,  il cofonde en 2014 une startup dans le Click and Collect et la Livraison pour les commerçants qu'il quitte en septembre dernier pour rejoindre Hub One. A 52 ans, Steeve souhaite que les projets qu'ils portent aient du sens, portent des valeurs, comme ce beau projet de traçabilité de bout en bout dont l'objectif est de réduire les déchets dans la restauration rapide, en favorisant le réemploi et en évitant le gaspillage. Faire du bien à la planète, un beau programme pour lui et pour Hub One !


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