Les équipements de protection du travailleur isolé, où en est-on ?
Si vous aimez les acronymes, les PTI et les DATI sont pour vous. La « protection du travailleur isolé », que l’on peut aussi qualifier de « Dispositif d’Alarme pour Travailleur Isolé » repose sur des équipements connectés qui accompagnent les travailleurs dans des environnements isolés ou dangereux. Ils permettent d’alerter un central extérieur en cas de problème, et de prévenir les secours le cas échéant.
Ces boîtiers (talkies-walkies, téléphones durcis) portés par les travailleurs comprennent le déclenchement automatique d’une alarme dans plusieurs situations : la perte de verticalité (passage rapide d’une position debout à couchée, qui peut traduire une présomption de chute), le choc, « l’homme mort », c’est-à-dire l’immobilisme parfait et l’absence de mouvement, qui peut être synonyme de malaise. L’alarme peut aussi être déclenchée manuellement, via un bouton poussoir.
En réponse à une alarme, la procédure impose une « levée de doute », avec un opérateur extérieur qui entre en contact avec le travailleur pour vérifier l’existence réelle ou non d’un problème, et envoyer les secours si nécessaire. Il est tout à fait possible, en fonction des paramétrages, de prévenir en parallèle d’autres salariés présents sur site pour les envoyer à la rencontre de la personne en difficulté.
L’usage des DATI est très large : ils peuvent équiper les professions à risque, les travailleurs isolés comme les veilleurs de nuit, des manutentionnaires, mais également du personnel exposé au public qui doit pouvoir prévenir d’une situation de stress ou d’une agression. Équipé d’un DATI, un chauffeur livreur qui transporte des produits onéreux peut ainsi prévenir rapidement qu’il est suivi par un véhicule suspect. La protection des travailleurs isolés étant soumise à une obligation de résultats, il n’y a pas de réglementation particulière sur ces dispositifs, et donc peu d’interopérabilité.
Ce qui n’empêche pas le fonctionnement des PTI d’être simple. Les terminaux durcis étant plus résistants que des Smartphones classiques, sont dotés de fonctions basiques, et permettent notamment de géolocaliser le porteur lors d’un incident, pour envoyer les secours au bon endroit. En matière de connectivité, deux grandes familles existent. D’abord les réseaux radios privés (TETRA, DMR, etc) et les réseaux téléphoniques public (3G, 4G, Edge, GPRS). Dans le dernier cas, l’équipement incorpore une carte SIM, et reste soumis aux différences de couvertures. Mais en situation de zone blanche, c’est-à-dire non couverte par un réseau, il est tout à fait possible de prévenir en amont le porteur, qu’il s’apprête à entrer dans ce type d’espace.
Pour des raisons de traçabilité, toutes les interventions, appels et alarmes sont enregistrés pour permettre de disposer d’une vision claire des événements, et de remonter la chaîne de décision, en cas de problème avéré ou non. Ces petits boîtiers sont décidément très au point et adaptés aux besoins de sécurité des travailleurs isolés, plus nombreux que l’on ne le pense !