Le DSI du futur : face à la digitalisation de l’entreprise, comment son rôle évolue-t-il ?

Le DSI du futur : face à la digitalisation de l’entreprise, comment son rôle évolue-t-il ?
Le DSI du futur : face à la digitalisation de l’entreprise, comment son rôle évolue-t-il ?

La presse spécialisée met régulièrement à l’honneur l’émergence des métiers de Chief Digital Officer, Chief Data Officer ou Chief Innovation Officer. Profils stratégiques très recherchés, membres du comité de direction, ils sont tous amenés à jouer un rôle clé dans l’avenir de l’entreprise. Et le Directeur du Système d’Information (DSI) a-t-il définitivement perdu la main ?

 

L’entreprise a-t-elle encore besoin d’un DSI en 2015 ?

Avec les évolutions technologiques comme la virtualisation des infrastructures, la bascule des infrastructures et services dans le Cloud et l’externalisation des commodités (réseau managé et téléphonie dans le Cloud par exemple), le DSI a perdu de sa superbe en tant que maitre des serveurs, du réseau… il ne gère plus la quincaillerie ! Selon une étude, sur 100 DSI en Europe, 20% d’entre eux considèrent que la fonction de DSI est vouée à l’obsolescence.

Les acteurs du Cloud martèlent d’ailleurs ce message aux directions métiers : « vous avez des besoins, nous avons les solutions, à quoi bon mettre votre DSI dans la boucle ? »

 

Et si le DSI était la clé de voûte des projets de digitalisation ?

Qu’il s’agisse d’un projet de système d’information classique (développement spécifique, intégration de progiciel ou même la mise en œuvre d’une solution Cloud …) ou d’un plus vaste programme de digitalisation, les clés de la réussite d’un tel chantier résident souvent dans la qualité de son pilotage, la méthodologie et les bonnes pratiques appliquées : clairement identifier le demandeur, travailler main dans la main avec lui, bien comprendre son besoin et le challenger, formaliser, piloter, motiver, communiquer, anticiper, tester, … En 2015, le DSI (et son équipe) a déjà ces compétences. Il peut encore les développer pour atteindre l’excellence et prouver qu’il n’a pas son pareil dans l’entreprise pour piloter des grands projets structurants de digitalisation.

 

Le DSI devrait-il être le Chief Data Officer (CDO) ?

Depuis longtemps déjà, le (bon) DSI travaille en étroite collaboration avec les directions métiers. Il met à leur disposition des outils permettant d’automatiser les tâches, de digitaliser les processus, de stocker et traiter les données de l’entreprise. Qui aujourd’hui devrait connaitre mieux l’ensemble des processus de l’entreprise que le DSI et son équipe ? Qui a une meilleure maîtrise des données ? C’est lui qui a travaillé avec chacun des métiers pour mettre en place les systèmes qui génèrent ces données, qui les collectent, qui les stockent et qui permettent leur analyse (outils de Business Intelligence traditionnels ou Big Data).

 

Avec sa maîtrise des enjeux stratégiques, sa vision fonctionnelle à 360° et sa connaissance des systèmes de l’entreprise, le DSI doit être l’allié naturel des directions métiers pour identifier les données pertinentes et en extraire la valeur ajoutée tant attendue. Il est le CDO naturel !

 

Le DSI Chief Innovation Officer ?

L’essence même d’une DSI n’est-elle pas d’apporter les innovations nécessaires à l’entreprise afin de gagner en valeur ajoutée pour les clients, accroître les parts de marché et d’augmenter la productivité, en se reposant sur des nouvelles technologies ? Fort de son expérience dans les projets de systèmes d’informations « classiques » et de sa maîtrise des infrastructures (réseaux, puissance de calcul et stockage) le DSI doit être la locomotive pour la mise en œuvre des innovations qui permettront à l’entreprise d’avoir un coup d’avance. Elle sera par exemple bardée de capteurs reliés à l’Internet des Objets, d’automatismes, de nouveaux dispositifs d’interactions entre humains et même des robots.

 

En conclusion…

Moins accaparé par les problématiques d’infrastructure technique (mais les maîtrisant parfaitement néanmoins), le DSI peut être un atout clé pour l’entreprise de demain. Il doit être moteur pour dénicher ces solutions, les tester, cultiver des relations dans un monde d’Open Innovation. Pourquoi pas un « Fab Lab » à la DSI ? Le DSI qui a bien assimilé ces changements sera au centre de cet écosystème. En ayant parfaitement assimilé les enjeux stratégiques de l’entreprise, il pousse les innovations à tous les étages, incite à la valorisation des données mal exploitées, et partage ses compétences de gestion de grands programmes pour mettre en œuvre des programmes de digitalisation ambitieux.

Grégory MOTTIER
Grégory MOTTIER
Grégory Mottier est DSI du groupe Hub One. Il a deux passions dans la vie : les nouvelles technologies et la Suède qu’il a découverte lors de sa vie étudiante. On peut qualifier Gregory de Geek ! Il a toutes les technologies possibles et inimaginables : montre connectée, smartphone, ordinateur portable, tablette… Il aime l’innovation, le développement, l’internet des objets et les méthodes agiles. Son gadget préféré : un serveur Rasberry Pi. C’est un micro serveur personnel qui lui permet de faire de la domotique, de la vidéo surveillance, et contrôler ses objets connectés.
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