La voiture connectée : quels enjeux industriels et réglementaires ?
Le 2 octobre dernier, un des quatre véhicules autonomes de PSA a parcouru la distance de Paris – Bordeaux sur autoroute sans aucune intervention humaine. PSA fait donc de la voiture sans conducteur, une réalité ! C’est une révolution dans le domaine de l’automobile. Mais qu’implique cette révolution dans les années à venir ?
La voiture autonome est promise à un bel avenir. En effet, les véhicules à conduite automatisée représenteront 40% des voitures en circulation en 2040 selon l’étude du cabinet d’audit KMPG.
De plus, elles offriront de nombreux avantages par rapport aux problématiques actuelles : réduction considérable du nombre d’accidents sur les routes (un chiffre proche de zéro), régulation de la circulation et maîtrise des émissions de CO2 grâce à des programmes d’optimisation de la consommation d’énergie (d’après l’étude d’ IHS Automotive).
Cependant, cette nouvelle façon de conduire implique de nombreux changements qu’il faut anticiper avant la commercialisation dans les années à venir. Le véhicule intelligent est maintenant doté de capteurs, caméras 3D, radars et autres prouesses technologiques connectées qui promettent au conducteur une meilleure sécurité sur la route. Mais avant cela les enjeux sont également à d’autres niveaux. Comme n’importe quel objet connecté, cette voiture collectera des données sur par exemples : la destination des vacances, les lieux pour faire les courses, le trajet pour emmener nos enfants à l’école… Qui exploitera donc ces informations sur notre vie privée et où seront-elles hébergées ? L’automobiliste pourra-t-il contrôler l’utilisation de ses données personnelles ? Sera-t-il d’avantage sollicité par les différentes entreprises commerciales ?
Ensuite, un véhicule connecté pourra-t-il être victime d’une cyber-attaque, un hacker pourrait-il prendre le contrôle du véhicule ? Comme nous avons pu le noter il n’y a pas si longtemps, les panneaux électroniques connectés de Lille étaient victimes de piratage par un jeune Lillois.
Au-delà des questions soulevées précédemment, vient se poser une nouvelle problématique : les assurances prendront-elles en charge ces nouveaux véhicules autonomes ? Aujourd’hui, peu de contrats d’assurance veulent assurer ces voitures car de nombreuses interrogations, autour de la responsabilité, deviennent complexes. Tout d’abord, un problème évident : qui devient responsable en cas d’accident puisque le conducteur ne contrôle plus le véhicule ?
Des multitudes de questions qui devront être résolues avant 2035 par les assureurs, date prévue pour la disponibilité de la voiture autonome. D’ici là, ils devront aussi se méfier des constructeurs automobiles comme BMW ou Renault, qui pourraient proposer leurs propres assurances à l’achat du véhicule.
La voiture autonome est la voiture de demain ! Mais reste encore à établir un cadre juridique pour protéger les conducteurs qui lui, est totalement à réinventer, et qui prendra certainement plus de temps que la création de la voiture intelligente.