La digitalisation remet-elle en cause la propriété ?

24 novembre 2015

Analyse

La propriété, si attachée à l’humanité et au capitalisme, est-elle remise en cause par le digital ? Plusieurs grandes évolutions liées à l’économie numérique donnent à le penser.

L’économie du partage permet de ne plus posséder de voiture, mais d’utiliser celle d’autrui ; elle apporte en outre d’autres bienfaits, comme la disponibilité d’une offre de transports étendue, des compagnons de voyage, et un prix défiant toute concurrence.

La dématérialisation permet de ne plus posséder de musique à travers des piles de CDs qui encombrent un salon ou, dans une version plus moderne, des quantités de fichiers mp3 qui saturent un disque dur. Au contraire, on écoute sur un smartphone des playlists. Et le même raisonnement se décline pour toutes sortes de contenus et d’objets, livres ou vidéos par exemple. Le Cloud permet de ne pas stocker mais de lui confier, puis d’accéder aux données, aux réseaux sociaux, aux contenus par exemple touristiques partout dans le monde.

Partage, Cloud, dématérialisation, ces lames de fond qui sont par ailleurs interdépendantes engendrent de nombreuses conséquences, que nous commençons juste à mesurer.

Nous ne possédons plus fermement des objets libres de tous liens, nous n’acquérons qu’un usage souvent à titre gratuit ou pour un prix dérisoire. Mais n’oublions pas que l’économie numérique nous fait payer un complément de prix en collectant nos données personnelles – un champ de plus en plus contrôlé par les utilisateurs et les autorités, et c’est très bien. L’accès à nos données ne doit pas nous être refusé ou les conditions drastiquement changées : quid si les notes de réunions que j’ai prises sur une application gratuite me coûtent à présent un abonnement mensuel ? Souvent avec un acteur étranger, puisque les plateformes numériques sont globales, dont les règles de droit régissant la propriété et l’usage pourront se révéler différentes de celles de notre pays et de nos attentes.

En renonçant à la propriété nous tournons le dos à une accumulation capitalistique des biens et dépensons au fil de l’eau pour accéder à un service – en langage commun d’entreprise, nous passons du mode Capex en mode Opex ! Pour en dessiner seulement l’une des implications : c’est un enjeu capital pour les sociétés d’assurance qui couvriront de moins en moins un bien détenu en propre mais devront nous proposer une protection pour l’usage que nous faisons d’un service.

 

Pas de quoi tirer une sonnette d’alarme, au contraire. Il importe seulement que nous soyons conscients des implications et des écueils, que nous accueillions le digital avec lucidité et demeurions propriétaires de ce qui nous est essentiel. Les bienfaits de l’économie numérique ne sont plus à démontrer, nous accédons à une abondance encore impensable il y a peu, nous sommes plus légers, plus agiles, plus mobiles, nous vivons une transformation pleine de promesses.

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Patrice BELIE
Patrice BELIE

Patrice BELIE est Directeur Général. C'est un passionné de sport et de compétition. Après des années d’entraînement intensif en sprint puis en course sur route, il pratique aujourd’hui avec assiduité l’escalade. Il aime la gestion de la cordée, la maîtrise des risques, relever des défis et toujours continuer à progresser. Il vit ses nombreuses expériences professionnelles et de loisirs à l’étranger comme des occasions de s’enrichir, de s’améliorer, grâce à la confrontation et au partage des cultures. Son gadget préféré : sa montre connectée offerte par son fils. Il ne s’en sépare plus, et au-delà de mesurer sa performance, elle lui permet de consulter discrètement ses notifications quand il est en réunion.


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