Grandes surfaces – Un regain d’intérêt pour le Drive

11 juin 2020

Analyse

Face à la crise sanitaire, la population s’est tournée de manière massive vers les drives. L’élargissement de cette nouvelle manière de consommer va créer de nouvelles habitudes. Afin d’y répondre de manière adéquate et structurée, les grandes surfaces auront plus que jamais besoin d’outils solides et de process adaptés.

 

Le comportement de la clientèle habituelle des grandes surfaces a été modifié en profondeur par le confinement et l’épidémie du COVID-19. Inquiets à l’idée de se rendre en magasins, les consommateurs se sont très rapidement tournés vers les drives.

 

Sur RTL, Thierry Cotillard, le patron d’Intermarché, indiquait dès le 28/02 que le recours au drive avait grimpé de 30 %. Un porte-parole de Auchan évoquait quant à lui à l’AFP que les deux entités dédiées au drive de l’enseigne, ChronoDrive et AuchanDrive, avaient constaté des augmentations de commandes « de l’ordre de 50 à 70 %, voire de 100 % dans la zone de Creil », dans l’Oise, l’un des premiers foyers de propagation du virus en France.

 

Quelques jours plus tard, ces chiffres concernaient l’ensemble de l’Hexagone, d’après une analyse réalisée le 31 mars par Olivier Dauvers, journaliste spécialiste de la grande distribution, sur France Inter.

 
Le drive, un modèle qui a fait ses preuves
Le modèle drive existe en France depuis une dizaine d’années. Ce laps de temps a permis aux entreprises de la grande distribution de tester différents process logistiques.

Le modèle choisi par Intermarché et Système_U n’a pas réussi à rendre le drive aussi rentable que le magasin. Les employés doivent prélever les produits dans les rayons des magasins, ce qui implique de payer une première personne pour mettre les produits en rayon, et une deuxième pour les enlever de ces emplacements, afin de répondre aux commandes Drive.

D’autres acteurs comme Auchan, Chronodrive,  ont opté rapidement pour un modèle de drive « autonome », avec une gestion de stock distincte de celle des magasins. Ce modèle s’est finalement imposé comme le plus rentable et reste celui qui est préconisé actuellement. Mais il impose une nouvelle manière de concevoir les super et hypermarchés.

Leclerc a poussé encore plus loin ce concept en implantant des drives autonomes géographiquement séparés des grandes surfaces. Cela leur permet à la fois de profiter du système d’un entrepôt dédié, tout en élargissant encore la zone de chalandise de l’enseigne.

 

Des opérateurs Drive multitâches et autonome

Les drives actuels sont autant de petits entrepôts. Les opérateurs utilisent des terminaux mobiles Wifi, avec des lecteurs de  code-barres, pour l’ensemble des tâches liées à la préparation des commandes.

Leurs terminaux leur indiquent les zones dans lesquelles ils doivent se rendre pour aller chercher les produits. Ils préparent ces derniers par typologie (le frais, le sec, etc.) avant de les regrouper par commande. L’arrivée des clients est elle aussi signalée par le terminal. Pour les opérateurs, il faut alors récupérer la commande préparée et la livrer jusqu’au coffre du client final.

 

Le personnel du drive devient ainsi multitâches, contrairement à ce qui se déroule dans la majeure partie des entrepôts logistiques, où chaque métier (cariste, préparateur piéton, réceptionnaire, …) est réalisé par des équipes aux compétences différentes. Le terminal mobile devient un donneur d’ordre : il signale à chacun s’il doit préparer une commande, réaliser un inventaire pour réapprovisionner des secteurs de l’entrepôt, livrer les produits, etc.

Quelques recommandations vis-à-vis du choix des terminaux

Le terminal mobile est, avec le WMS (logiciel de gestion des entrepôts), l’outil central indispensable au bon fonctionnement d’un drive.

Dans ce contexte, opter pour des smartphones ou des tablettes grand public est à moyen terme plus couteux. Ces outils, certes moins onéreux à l’achat, ont une pérennité moindre. Il faudra les remplacer régulièrement, avec tous les soucis que cela suppose. Car il ne s’agit pas seulement de changer de matériel, mais d’utiliser un nouvel OS, ou une nouvelle génération de terminal, qui risque de ne plus être compatible avec les accessoires et applications métier. Remplacer un appareil, c’est donc devoir en tester la compatibilité, redévelopper les applications le cas échéant, revoir les éléments de configuration et potentiellement refaire de la conduite de changement vis-à-vis des utilisateurs.

Les terminaux « durcis », c’est-à-dire conçus pour un usage professionnel, ont quant à eux une durée de vie plus longue (5 ans en moyenne). Des extensions de garantie prévoient leur réparations même en cas de casse. Ils sont donc plus adaptés à un usage intensif et régulier comme cela est le cas dans un drive.

 

La situation actuelle aura certainement des conséquences sur le modèle du Drive. Il faut s’attendre à ce que les consommateurs aient pris de nouvelles habitudes. Le drive va certainement gagner des parts de marché, y compris après le confinement. Les entreprises de la grande distribution devront donc être prêtes à relever ce nouveau challenge.

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Vincent DEVULDER
Vincent DEVULDER

Vincent DEVULDER est Directeur de projets Avant-Vente dans la Business Line Indoor (Logistique et Industrie). Il a en charge la gestion des réponses aux appels d’offre plus particulièrement sur le périmètre des solutions en entrepôt. Depuis son plus jeune âge, Vincent est passionné par la musique en s’essayant à divers instruments. Il s’épanouit également dans la pratique des arts martiaux. Son gadget technologique est définitivement son smartphone qui lui permet d’avoir accès à tout, de quasiment partout.


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