Des preuves universelles et inaltérables sur la blockchain Bitcoin

1 août 2018

Rencontre

S’appuyer sur la blockchain Bitcoin pour apporter un nouveau service de preuves numériques aussi sûr que compétitif. C’est l’ambition que s’est donnée la start-up rennaise Woleet. Rencontre avec son directeur commercial Olivier Magnin.
Bonjour Olivier Magnin, pouvez-vous nous présenter Woleet ?
Il y a deux ans, Gilles Cadignan et Vincent Barat ont fondé cette start-up avec une idée : proposer aux entreprises de tirer bénéfice des propriétés d’immuabilité de la blockchain Bitcoin pour sécuriser leurs données.

Début 2018, je les ai rejoints pour accompagner le déploiement à plus grande échelle de la solution qu’ils ont développée. Elle permet d’ancrer numériquement tout type documents et signatures dans la blockchain Bitcoin, et de créer ainsi des preuves universelles, inaltérables et horodatées d’existence de la donnée. Cette opération s’effectue très facilement via l’interface web Proofdesk ou une API qui s’intègre à tout système d’information existant.

 

Quels usages ciblez-vous ?
Notre solution peut intéresser les logisticiens cherchant à tracer les échanges de marchandises ou des organisations devant établir la preuve d’un accord à une « date D », pour se conformer par exemple à la RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données).

Elle peut aussi être utilisée par des collectivités ayant besoin d’un horodatage. Une région utilise notamment notre solution pour réaliser des ancrages servant à prouver qu’elle respecte les délais et processus liés au FEDER (Fond Européen de Développement Économique Régional).

En matière de propriété intellectuelle, notre technologie permet aux écrivains, photographes, artistes ou musiciens de se protéger en apportant des preuves d’antériorité de leurs œuvres. Les entreprises peuvent également appuyer leur processus de protection de leurs innovations sur cette technologie.

 

Quel est l’avantage d’une telle approche ?
Les enjeux économiques sont considérables. Aujourd’hui, horodater et stocker un document pour établir la preuve de son existence revient, selon le fournisseur entre 1,5 et 2 euros l’unité. Sur la blockchain Bitcoin, le coût descend à 2 cts. Grâce aux économies d’échelle, ce prix pourrait même atteindre les 0,5 cts pour des logisticiens qui effectuent chaque année plusieurs centaines de millions d’opérations.

 

Dans quelle mesure votre technologie est-elle mature ?
Nous l’avons déjà mise en production auprès de la Chambre des Huissiers de Justice, d’entreprises comme Mitsubishi Electric ou d’acteurs publics comme la Communauté d’Agglomération de Lorient. De nombreuses start-ups utilisent également notre technologie pour travailler sur la preuve et l’horodatage certain.

Ces cas d’usage nous ont permis de résoudre les problèmes techniques et d’ajuster notre technologie. Résultat : elle est aujourd’hui 100 % mature et « scalable ». Elle est opérable en production au niveau mondial et permet d’ancrer plusieurs centaines de millions de preuves par jour.

 

Pour autant, quelle est la valeur juridique de cette approche disruptive ?
Dans le monde anglo-saxon, c’est la jurisprudence qui va faire foi. Ce n’est pas encore arrivé, mais un jour, une preuve blockchain sera reconnue comme valable par un juge et permettra de gagner un procès. En juin 2018, le tribunal de Hangzhou en Chine a reconnu la validité d’une preuve blockchain Bitcoin dans un procès pour violation de propriété intellectuelle impliquant un groupe de média contre un site internet. En France et dans certains pays européens, la reconnaissance de cette preuve va passer par la loi. Les instances sont en pleine réflexion. Des acteurs de la blockchain sont déjà intervenus à l’Assemblée Nationale pour expliquer les enjeux de cette technologie. Des discussions sont aussi en cours au niveau européen.

Ce qui est certain, c’est qu’aucun expert aujourd’hui ne remettra en cause la validité de notre preuve blockchain. Non seulement, elle ne peut pas être altérée sur la blockchain publique, mais elle peut être associée à un constat d’huissier.

 

Quels défis se profilent à Woleet ?
En tant qu’éditeur de solutions middleware, nous devons gagner en notoriété au-delà de l’univers de la blockchain et de la cryptomonnaie. Qu’il s’agisse de collectivités, d’administrations ou de ministères, le monde public montre une grande appétence pour cette technologie, qui leur laisse entrevoir un large champ du possible à faible coût. Ces acteurs sont très friands pour réaliser des expérimentations.

Le secteur privé est plus prudent et mesuré. Une bataille se joue au niveau des standards, et les entreprises ne veulent pas se tromper. Nous faisons énormément de pédagogie pour leur présenter les apports de la blockchain. Elle représente une formidable opportunité de générer des économies, tout en bénéficiant d’une preuve universelle, libre et partagée.

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