Comment l’évolution des modes de travail influe sur les besoins en connectivité ?
Les modes de travail ont énormément évolué au cours des dernières années et la situation sanitaire n’a fait qu’accélérer une tendance qui est apparue il y a une dizaine d’années.
Les bureaux imaginés dans les années 90 avec des grands open-space et des ordinateurs fixes correspondaient aux technologies de l’époque mais aussi à la façon dont fonctionnaient les entreprises avec des salariés sédentaires et des organisations pyramidales.
Évolution des modes de travail : comment s’adapter aux nouveaux besoins ?
Aujourd’hui, ce modèle génère plus de frustrations que d’avantages : des espaces de travail bruyants et peu conviviaux, des chaines d’emails interminables aboutissant systématiquement à des escalades etc… cette manière de collaborer est en décalage avec les technologies utilisées par les salariés. Les ordinateurs fixes ont peu à peu laissé place aux laptops, tablettes et autres terminaux mobiles, les boites mails sont remplacées par des outils collaboratifs comme Slack ou Teams, facilitant ainsi le télétravail et le nomadisme.
Le nomadisme est en effet une tendance qui s’est désormais bien installée en France où l’on pouvait déjà compter avant les vagues pandémiques, près de 2/3 des salariés travaillant à distance dont 1/3[1] pratiquant le télétravail. D’autre part, bien que le domicile soit l’espace de travail privilégié, les nouvelles générations se rendent deux à trois fois plus dans les cafés, espaces de coworking et autres espaces moins conventionnels que le bureau pour travailler[2].
Ces nouveaux espaces de travail, recherchés pour leur convivialité, se retrouvent donc de plus en plus dans les bureaux d’entreprise. Des lounges, des bulles insonorisées, des terrasses aménagées ou de mini open-spaces thématiques permettent aux salariés de délaisser leur « desk » pour travailler seul et au calme ou en groupe sur un projet.
Ces nouvelles habitudes ont donc un impact important sur l’aménagement des locaux et en particulier dans la façon dont on accède au réseau. En effet, mettre à disposition une prise Ethernet brassée dans tous les espaces où les salariés sont susceptibles de s’installer n’est pas envisageable. Ainsi, la seule option viable pour répondre à ces enjeux est de mettre en place un réseau Wi-Fi fiable et performant.
Nouveaux modes de travail : comment allier performance et fiabilité
La fiabilité et la performance se définissent selon les critères détaillés ci-dessous :
– La couverture
Pour assurer la connectivité des utilisateurs, la couverture Wi-Fi doit être présente dans tous les espaces : intérieurs et extérieurs, bureaux fermés et open-spaces, lieux de passage et salles de réunions, espace d’accueils et de détente. L’ensemble de ces espaces sont susceptibles d’être utilisés pour travailler ou assurer la continuité de la connexion des utilisateurs. D’autre part, il faut aussi penser aux locaux techniques où une connexion est toujours nécessaire et peut parfois supporter des objets connectés du type capteur thermique ou hydrométrique…
– La capacité
La couverture ne fait pas tout. En fonction du lieu, un nombre plus ou moins important de terminaux seront amenés à se connecter et avoir des usages variés. Ainsi les open-spaces et salles de réunions devront supporter une densité importante de terminaux et de fortes consommations en termes de débit. Les couloirs ou les espaces communs seront en revanche moins sollicités.
– Le niveau de débit
La densité du réseau Wi-Fi va permettre d’optimiser le niveau de bande passante mis à disposition des utilisateurs, cependant le débit doit être anticipé de bout en bout : terminal -> point d’accès -> switch -> cœur de réseau -> accès internet. Cette ingénierie réseau doit être modélisée de bout en bout et adaptée en fonction des différents espaces et des différents usages.
– Le niveau de latence
Les usages collaboratifs en entreprise tels que la voix ou la vidéo ne peuvent se permettre de supporter de la latence. Quelques secondes de décalage peuvent impacter de façon très négative une réunion et dégrader la productivité des collaborateurs. La configuration du Wi-Fi et les choix d’ingénierie doivent être étudiés de près et constamment optimisés afin d’assurer la meilleure qualité de service.
– La sécurité des accès
Le nombre de terminaux connectés en Wi-Fi est toujours en augmentation et devient de plus en plus varié. Cette ouverture qui est l’une des forces du Wi-Fi en comparaison au filaire, représente aussi une menace en termes de sécurité. Il est donc important de contrôler les accès au réseau en les différenciant en fonction des profils utilisateurs : collaborateur, client, partenaire, consultant, BYOD (Bring Your Own Device) ou équipements sous MDM (Mobile Device Management – application de gestion des terminaux mobiles) et enfin objets connectés. Chacun de ces terminaux doit avoir sa place sur le réseau sans pour autant gérer de risque pour l’entreprise.
– La facilité d’accès
Malheureusement, la sécurisation du réseau rime trop souvent avec la complexification de son accès. Or, le fait de rendre le réseau difficilement accessible pour les utilisateurs pousse ceux-ci à chercher des solutions de contournement et génère ainsi plus de risques pour l’entreprise. Il est donc aussi important de penser à l’expérience utilisateur afin que celui-ci adopte les bonnes pratiques. D’autre part, cette facilité d’accès dépend du profil de l’utilisateur.
– La fiabilité
Indispensable pour répondre aux enjeux business, la fiabilité du réseau se doit d’être irréprochable. Cependant, à la différence d’autres supports, la radio est extrêmement dépendante de son environnement et de l’évolution de celui-ci. Ainsi, une cloison ajoutée, une étagère installée ou un groupe d’utilisateurs déplacés peuvent dégrader la qualité de service de façon importante. Il est donc nécessaire de mettre en place les outils et process permettant de monitorer la qualité du réseau au cours du temps et de pouvoir prendre des actions pour corriger les dysfonctionnements. S’appuyer sur un réseau radio pour des enjeux business consiste à avoir un rôle d’opérateur et non pas seulement d’intégrateur.
– La résilience
Les incidents matériels peuvent arriver à tout instant. Ils sont d’autant plus perturbants quand la technologie supporte des besoins critiques tels que la téléphonie, l’accès aux moyens de communication de façon globale ou l’accès au réseau de l’entreprise, voilà pourquoi il est primordial de garantir une continuité de service. Pour ce faire, l’ingénierie doit garantir la résilience du service dans les espaces les plus critiques.
L’évolution des comportements dans les espaces de travail a un impact important en termes de mise à dispositions de la connectivité auprès des salariés. Pour satisfaire les besoins des utilisateurs, il est nécessaire de repenser la façon de déployer son réseau en favoriser les connexions plus ouvertes comme le Wi-Fi. Cependant, comme tout réseau radio, celui-ci est très sensible aux évolutions de son environnement (déplacement de cloisons, ajout de réseaux interférant…). Il est donc aussi important d’anticiper la façon dont il sera administré et de mettre en place les outils nécessaires, ou encore de s’appuyer sur l’expertise d’un opérateur, pour maintenir la qualité de service au cours du temps.
[1] Source : Harris Interactive pour Cushman & Wakefield / WiredScore
[2] Source : Harris Interactive pour Cushman & Wakefield / WiredScore