Comment accélérer la création d’entreprises dans les TIC grâce aux incubateurs ?
Dans les prochains mois, le bâtisseur d’entreprises Wesley Clover souhaite développer en France un incubateur dans le domaine de la digitalisation des lieux, des métiers et des usages. Ce choix s’explique par la forte dynamique entrepreneuriale des français et une politique économique propice à la création de pépites industrielles prometteuses.
Dans ce cadre, nous avons rencontré Jean-Paul Cossart, Membre du Comité consultatif et représentant en France de Wesley Clover.
Jean-Paul Cossart, pouvez-vous nous présenter l’entreprise Wesley Clover ?
Wesley Clover est une société anglo-canadienne fondée en 1972 par Sir Terrence Matthews. Elle a pour vocation de créer ex nihilo des entreprises, dans le domaine des TIC, et de les accompagner tout au long de leur développement.
Mais depuis quelques années, la méthode Wesley Clover consiste davantage à favoriser l’émergence de lieux dédiés à la création d’entreprises, en association avec les pouvoirs publics ou des fonds privés selon les pays. En France, nous appelons communément ces structures des « incubateurs ». Mais, pour ma part, au vu du temps d’incubation relativement court avant l’immatriculation des sociétés, j’aurais tendance à les appeler des « accélérateurs ». Ils sont de véritables creusets d’initiatives où s’entremêlent les expertises métiers, les savoir-faire techniques et les outils technologiques.
Pour résumé, l’objectif de Wesley Clover est de faire éclore de jeunes pousses industrielles, quels que soient leurs moyens, et de favoriser leur essor à un échelon international.
Quel est votre regard sur l’évolution des TIC depuis la création de Wesley Clover ?
Le secteur des technologies de l’information et des télécommunications a connu un certain nombre de révolutions technologiques successives, depuis le début de la dématérialisation des outils jusqu’au tout IP d’aujourd’hui.
Ce qui fait la particularité de Wesley Clover, c’est d’avoir été aux premières loges de ces différents changements. La société Mitel, qui est en quelque sorte le vaisseau amiral de Terry Matthews, a été la première entreprise au monde à proposer la virtualisation de la téléphonie. Et à l’heure actuelle, avec l’avènement de la vidéo et de l’ultra haut débit, les équipes Mitel concentrent leurs efforts sur les communications unifiées, la visioconférence haut de gamme et la télé-présence.
C’est d’ailleurs peut-être ce qui est le plus frappant de nos jours : la technologie pour la technologie n’est plus vraiment une fin en soi. Nous entrons dans un monde des usages et des services, où la technologie est un moyen d’atteindre un objectif. A titre d’exemple, l’une des entreprises fondées par Wesley Clover travaille sur l’engagement client. Le principe en est simple : grâce à la visualisation des échanges numériques publics, il est possible d’intervenir immédiatement auprès des clients et de veiller à leur satisfaction. Dans le cas de cette activité, la technologie est invisible. Ce qui est mis en avant, c’est plutôt le bénéfice client.
D’après vous, quelles seront les prochaines tendances sur ce secteur ?
Prédire l’avenir n’est pas plus facile dans le domaine des TIC que dans les autres. Nous pouvons voir se dessiner une tendance à court terme et à vue de nez, mais les événements pourraient tout aussi bien me contredire. D’ailleurs, qui aurait pu prédire ce que le SMS allait devenir lorsqu’il a été inventé ? Personne. Et qui aurait pu prédire un tel engouement pour le téléphone mobile ? Un taux d’équipement en smartphones aussi élevé ?
A mon sens, la seule chose que nous puissions dire est que la connectivité des gens tend à s’universaliser et que la croissance dans le domaine des TIC a encore de beaux jours devant elle. En France, et plus largement en Europe, il pourrait tout de même y avoir une caractéristique lourde qui nous différencierait à terme du reste du monde : le repeuplement des campagnes. Il est fort probable que le développement du télétravail et des usages en matière de télécommunications accentue le nomadisme des populations et participe à l’étalement du tissu économique et industriel sur l’ensemble du territoire. Mais, encore une fois, cela n’est qu’une hypothèse.